remember me for centuries.

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ft. @Noa Mizrahi

tw : mention de guerre et bombe atomique.

Les humains n'ont pas inventé que les pires choses au monde, ils ont aussi créé des trucs plutôt sympas comme les cafés et les bars. En cette fin d'après-midi, le renard a envie d'un cappuccino. C'est pas dégoûtant ce genre de boisson. Un peu plus doux que le matcha et plus ludique avec des petits dessins qui sont faits dans la mousse. Mais bon, le Japonais est habitué à boire du matcha bien amer et tous les cappuccinos du monde ne vaudront jamais la boisson de son pays natal. Enfin bref. Il fait sagement la queue pour être servi. Venir à l'heure où les gens sortent du boulot ou des cours n'étaient peut-être pas l'idée du siècle. En vrai, ce n'est pas un problème, le "jeune" homme aux cheveux gris adore observer les gens, voir comment ils se comportent dans les lieux publics, leur façon d'interagir entre eux.

D'ailleurs, fait notable mais assez habituel, un homme dépasse quelques personnes dans la queue, ça râle, il dit qu'il est très pressé, rien de plus banal et propre à l'espèce humaine.

"Pauvre petite chose éphémère. En effet, gagner une minute sur une existence de 90 ans, c'est important."

L'humain lui adresse un regard noir et l'interpelle : "c'est quoi ton problème ?" Son problème ? C'est la stupidité des humains. Mitsuki lâche un petit rire hautain. Détaillant de bas en haut cette chose qui, d'ici quelques décennies ne sera plus que poussière.

"Oh, mais je n'ai aucun problème, je pourrais faire la queue jusqu'à ce que tu meurts de vieillesse, pour moi, ce n'est qu'un court lapse de temps."

Sourire carnassier, le renard reste droit, les mains dans la poche ventrale de son sweat gris. L'homme lâche un "sale monstre" avant de partir avec sa boisson obtenue sans même faire la queue. Un sourire amusé reste sur les lèvres du kitsune, les siens n'ont jamais lancé de bombe atomique sur une ville, ce n'est pas lui, le monstre.

remember me for centuries.

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ft. @Mitsuki Izumi

Si Noa avait enfin appris à infuser son propre thé, elle appréciait toutefois le plaisir de ne pas avoir à s’en occuper et bien qu’aller dans l’un des cafés du centre-ville impliquait de côtoyer les normies, elle faisait volontiers l’effort pour éviter d’avoir à attendre de traverser la ville pour rentrer chez elle. Malheureusement, les altercations qui se passaient de temps à autre étaient inévitables et un spectacle assez désagréable aux yeux de la jeune femme. Aujourd’hui n’était pas coutume, un homme avait décidé que son temps était plus précieux que les autres et se dirigeait directement vers le comptoir, sans un mot d’excuse et avec une vague justification à laquelle lui-même ne croyait pas. Ce n’était d’ailleurs pas la première fois que Noa voyait ce normie là en particulier manquer de respect à sa propre race et déborder d’injures pour les créatures différentes.

Comme d’habitude, il entreprit alors de s’embrouiller avec une partie de la file d’attente, dont un outcast situé juste derrière elle. Bien qu’elle ne connaisse pas le nom de ce dernier, sa tête lui disait vaguement quelque chose. Il vivait très probablement à Jericho et elle aurait pu mettre sa main à couper qu’il était l’un de ses voisins. La djinn n’avait cependant jamais eu l’occasion de lui parler jusqu’à présent - à son grand regret, puisque d’après ses dires, non seulement n’était-il pas un normie, mais il devait également posséder une longévité rivalant la sienne.

Alors que l’humain énervé lança une dernière insulte et s’échappa par les portes du café, Noa se fit une note mentale de le retrouver plus tard. Si elle n’avait pas cru utile de se mêler à l’embrouille, elle n’oubliait jamais les imbéciles. S'il avait le malheur de la recroiser, elle n'hésiterait pas à lui rappeler qui détenait véritablement le pouvoir dans ce monde. Arrivée devant le comptoir, elle passa sa commande et se tourna vers le Kitsune, juste derrière elle.

— Qu’est-ce que tu prends ? C’est pour moi.

Elle afficha un grand sourire.

— Entre "monstres" qui vivront dix fois plus longtemps que cet idiot, il faut se soutenir. Elle avait appuyé sur le mot monstre d'un clin d'oeil et avec un sarcasme évident, un mot qui ne lui plaisait ni plus ni moins que celui d'outcast d'ailleurs. Mais clairement sa voix était teintée d'une curiosité qu'elle ne cherchait pas à cacher.

remember me for centuries.

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ft. @Noa Mizrahi

tw : aucun.

Le bouffon s'en va. Mitsuki peut bien être rangé dans la case "monstre", ça ne le dérange pas. De toute façon, il a bien trop confiance en ses capacités pour avoir peur des humains. Bref, le décoloré sera bien vite passé à autre chose. Ce genre d'incident ne le traumatise pas, mais il n'oubliera sûrement pas ce con. Il faut garder ce genre de personne à l'œil, les anti-outcasts pourraient devenir problématique si leurs idées se répandent.

Quoi qu'il en soit, le renard hausse un sourcil en entendant la question qui lui est destinée. Une jeune femme lui propose de payer pour sa consommation. Et le pourquoi vient très vite piquer la curiosité de Mitsuki. Elle n'est peut-être pas si jeune, finalement.

"Je vois. Un cappuccino, s'il te plaît. On a des choses à se dire, j'imagine."

Le ton curieux et malicieux, le kitsune se demande d'ores et déjà de quelle espèce est son interlocutrice. Les fées vivent longtemps, les imugis aussi, mais clairement, elle n'a pas le physique pour être un serpent Coréen.

Une fois le café obtenu, il invite la créature à s'asseoir à une table. Pressé de faire tomber sur elle une pluie de questions.

"Je vais pas y aller par quatre chemins, je suis un kitsune, et toi ?"

Il est direct, ce n'est peut-être pas une bonne idée de révéler son identité si facilement. Mais n'est-on pas censé être en sécurité à Jericho ? Et puis, il est bien trop curieux pour jouer aux énigmes, il préfère poser cartes sur table.

remember me for centuries.

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ft. @Mitsuki Izumi

La commande passée et reçue en un temps éclair par le staff, probablement désolé du comportement du client précédent, elle suivit l’inconnu à une table. Elle avait été agréablement surprise de déceler un brin de curiosité dans sa voix. Elle-même ne connaissait pas d’autres créatures à l’espérance de vie aussi longue que la sienne à part les autres Djinns, aussi son intérêt avait-il été piqué instantanément.

Et effectivement, sans s'embarrasser de banalités pour ouvrir la conversation, il alla droit au but. Un Kitsune. Alors qu’elle soufflait délicatement dans sa tasse de thé vert pour la faire refroidir, elle prit ces quelques secondes pour tenter de se rappeler ce qu’elle avait pu en apprendre en cours de Cryptozoologie à propos d'eux, ou éventuellement lu dans des livres au fil des ans. Mais elle doutait de la véracité des détails qui lui venaient à l'esprit.

— Hmm, renard maître des illusions ? Probablement une description limitée des capacités dont son interlocuteur était capable, mais c’était les seules informations sur les kitsune dont elle était à peu près sûre pour le moment. Elle afficha un sourire qui trahissait sa satisfaction à l’idée de rencontrer un outcast qui pouvait s’identifier à sa longévité hors-norme. Je suis une marid. Djinn des océans, ajouta-t-elle, consciente que le terme de marid n’invoquait pas grand chose dans l’esprit des autres, même outcasts. Cependant elle se garda bien de donner plus d'informations, étant curieuse de voir l'étendue des connaissances du kitsune et de pouvoir évaluer quel âge il devait avoir. Et puis, on pouvait apprendre beaucoup des questions qu'une personne posait.

En revanche, une information supplémentaire lui semblait essentielle, bien que moins passionnante à apprendre.

— Je m'appelle Noa, enchantée de faire ta connaissance.

remember me for centuries.

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ft. @Noa Mizrahi

tw : aucun.

Le décoloré hoche la tête à l'affirmation de la brune. Grossièrement résumé, c'est tout à fait ça. Au moins, elle connaît les bases. Pas étonnant pour une créature qui a le temps d'apprendre. Elle se présente à son tour comme étant une Djinn, une marid. Pour Mitsuki, c'est le gros lot. S'il connaît la base en ce qui concerne les Djinn, il n'a jamais eu la chance d'en rencontrer. Il faut dire que le Japon est très fermé au niveau de la diversité. Tout le monde doit rentrer dans le moule et comme on dit "le clou qui dépasse appelle le marteau". Proverbe Japonais qui résume on ne peut plus clairement les idéologies de son pays natal. Bref, il apprend son prénom. Noa, joli, facile à porter et à écrire, même en japonais.

"Mitsuki, de même. Je ne suis pas très calé sur le sujet des Djinns. Disons qu'au Japon, on voit bien peu d'étrangers. Je parie que les histoires de souhait, c'est du pipeau, aucune créature ne peut tordre le destin selon son bon vouloir. Ai-je tort ?"

Demande-t-il avec un brin de résignation et de curiosité enfantine. Si les Djinns pouvaient réaliser les souhaits ils seraient soit esclaves des humains, soit maîtres du monde. Ou alors, ils ne peuvent réaliser que des petits souhaits ennuyeux. Mitsuki est toujours très réaliste malgré sa connaissance du surnaturel. Les humains exagèrent beaucoup de choses. Les œuvres parlant de kitsune, par exemple, leur prêtent souvent des pouvoirs qu'ils n'ont pas… comme posséder un humain ou la pyrokinésie. Quoi qu'il en soit, maintenant que la curiosité du renard est attisée, la jolie brune aura bien du mal à se débarrasser de lui.