lightning has no mercy.

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ft. @Noa Mizrahi

Journée banale passée au boulot. Rien de franchement nouveau sous le soleil. Il pensait toujours à Liesel et à ses mots. Une vraie torture pour son esprit. De Liesel, il passait bien trop vite à son enfance chaotique et à sa mère. Tout ce que cette dernière lui avait fait subir était on ne peut plus présent dans son esprit ces derniers temps. Il avait passé une bonne partie de sa vie à fuir son passé et juste en un mot, utilisé par son ex-petite-amie, il lui revenait en pleine figure. Sensation désagréable de se faire rattraper par tout ce qu’il avait voulu enterrer derrière lui. Il fallait bien faire avec et continuer à avancer. Continuer sa vie et servir des verres au fond du bar dans lequel il travaillait. Les heures défilaient, la nuit était tombée depuis un moment et le brouhaha des heures pleines avait fini par s’estomper. Les clients quittaient le bar petit à petit. L’heure de la fermeture approchait et il ne restait plus qu’une jeune femme dans le bar. Il avait fini de tout ranger, le Baker, alors il était temps de fermer le bar. Rentrer chez lui et continuer de broyer du noir, en espérant que le sommeil viendrait assez rapidement.

Il avait quitté comptoir pour s’approcher de la jeune femme. Pas le temps de dire quoi que ce soit que l’électricité s’étaient coupée. Bizarre. Plus bizarre encore, les éclairs éclairant l'obscurité à travers les fenêtres du bar. Puis la pluie qui s’était mise à tomber d’un coup. La météo s’était dégradée en une fraction de seconde. Pas le moment de sortir, l’orage qui faisait rage dehors était violent et ne donnait clairement pas envie d’aller s’aventurer en dehors de ce bar. Heureusement, il n’avait pas de plans particulièrement fous pour le reste de la nuit. « J’allais vous dire qu’il était temps de partir, mais je pense que c’est mieux de rester là, finalement. » Il espérait que le bar allait tenir le coup, manquerait plus que les vitres n’explosent et qu’ils soient obligés d’aller se réfugier au sous-sol. « On doit avoir des bougies, pour ce genre de situation. » Ce serait un peu mieux que de rester dans le noir complet ou juste éclairé du flash du téléphone. Il venait d’allumer ce dernier pour rejoindre la réserve et revenir avec quelques bougies qu’il alluma. C’était un peu mieux comme ça. « Vous voulez boire autre chose ? » Picoler pour passer le temps, c’était peut-être pas l’idée du siècle, mais puisqu’ils étaient coincés dans un bar, autant en profiter.

lightning has no mercy.

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ft. @Arthur Baker

Noa avait, encore une fois, perdu la notion du temps. Elle avait la fâcheuse manie de s’endormir tous les soirs entre une et trois heures du matin, ne s’arrachant du lit après une courte nuit de sommeil que grâce à une discipline de fer qu’elle avait acquise au fil des ans. Aussi était-elle, encore une fois, plongée dans un livre obscur qui traitait aujourd’hui de l’histoire des outcasts pendant la période de la renaissance à travers l’Europe et leur impact économique, culturel et politique. Arrivée juste après les cours, elle l’avait d’abord parcouru une fois en lecture rapide, puis avait commencé à prendre des notes précises et ébauché un schéma heuristique représentant les points importants. Tout était écrit dans un mélange d’Arabe, d’anglais et d’Hébreu qui rendait difficile la lecture par quiconque d'autres qu’elle.

Elle avait choisi le Black Cat parce qu’elle appréciait que le bar soit tenu par des outcasts. Bien que les normies n’y soient pas interdits - ce qui aurait été préférable à ses yeux -, elle était sûre de pouvoir y être tranquille et s’y retrouvait souvent seule ou accompagnée pour profiter d’un verre. Elle avait commandé au barman un double expresso martini et s’était posée à une petite table dans un coin reculé où elle ne serait pas distraite. Elle avait fait quelques recherches pour ses études à Nevermore, puis avait commencé la lecture de ce fascinant livre, quoique mal traduit, qu’elle avait trouvé à la bibliothèque la veille, ne faisant des pauses que pour rapporter son verre et en redemander un.

Plongée dans ses pensées, la coupure d’électricité l’avait surprise. Les ténèbres avaient envahi la salle, et sa position dans un coin reculé n’améliorait pas sa situation. Les éclairs qui illuminaient soudain la pièce venaient avec violence, amenant avec eux des ombres étranges l’espace d’un instant. Le barman, prévenant, lui fit comprendre qu’elle était la bienvenue, ce qu’elle appréciait. Elle n’était pas de ceux qui auraient pu aller se balader dehors par ce temps clairement surnaturel. Lorsqu’il partit chercher des bougies, elle ramassa ses affaires et se dirigea tant bien que mal vers le comptoir pour s’y installer, estimant que ça serait plus pratique.

— Merci. Elle affichait un sourire reconnaissant. Lorsqu’il lui proposa un verre, elle enchaîna. Avec plaisir ! Je vous laisse me surprendre, dit-elle avec un rire, pas inquiète le moins du monde. Elle n’avait pas non plus de plans particuliers et elle s’était déjà occupée de toutes ses occupations pour le lendemain.

— C’est sympa cette petite ambiance à la bougie. Ça peut faire un thème pour de futures soirées.

Évidemment cette proposition ne collait pas du tout à l'ambiance du bar et Noa le savait. Mais en même temps qu'elle tentait de converser avec lui, elle était intriguée. Il semblait troublé pour une raison qu'elle ignorait. Elle l'avait déja remarqué lorsqu'il l'avait servi plus tôt dans la soirée, donc l'orage était forcément hors de cause. Elle s'était abstenue d'utiliser ses capacités de marid sur lui : Ce n'était pas vraiment son problème et on lui avait déja reproché de s'en servir trop librement. Et un simple coup d'oeil lui avait permis d'estimer qu'il avait l'air d'être assez solide et qu'il n'allait probablement pas s'effondrer dans ses bras en pleurant. Une bonne chose.