that's so us

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ft. @Liesel van Eijk

tw : aucun - soundtrack

Cours terminés, Annika n'a qu'une obsession en tête ; rentrer à la maison et sustenter son estomac qui gronde depuis la seconde période d'cet après-midi. Elle marche d'un pas déterminé vers le marché, une demoiselle en mission, ce soir, elle à envie de cuisiner un repas maison pour changer. Habituelle fanatique du take-out, cette fois-ci elle compte bien en mettre plein la vue à sa sœur avec du risotto. C'est ambitieux pour une gamine qui à l'occasion parvient à faire tourner ses œufs sans les crever. Il fait froid dans les rues de Jericho et pour la cadette, c'est contraire à ses mœurs, enfant d'la canicule, d'un juillet chaud et suave ; elle en à plus que marre de devoir se revêtir d'un manteau et d'ses moufles. Maudite hiver.  Elle sélectionne avec précision les ingrédients qui lui faut pour son repas qu'elle a bien évidemment dû googler, ne manquant pas de prendre un pack de bières artisanales au passage pour agrémenter leur soirée.

Une fois les courses dans un sac réutilisable sécurisé à son bras, n'lui reste plus qu'à s'empresser de rentrer pour être certaine d'avoir bien entamer le repas avant l'arrivée de Liese. Les chances sont probables qu'elle parvienne à tout terminé même. Les heures de travail de l'aînée sont souvent instables en plus d'la distance entre les deux villes, elle est confiante. Non sans envoyer valser l'hiver une dix-neuvième fois, elle parvient à aller se mettre au chaud dans leur appartement au bout de quelques minutes. C'est rassurant ici et une sensation d'apaisement l'englobe, comme  à chaque fois que son corps franchit le seuil de la porte, elle est si bien dans cet espace commun, si détendue.

Ses cheveux blonds ramenés à l'arrière de sa tête par une pince, ses manches remontées et la page de la recette ouverte sur la tablette, emprise d'une confiance typique aux jeunes inexpérimentés, elle met la main à la tâche. Fait cuire son riz, ajoute les champignons, l'ail, le vin blanc, et c'est presque une réussite au niveau du temps mais elle entend la porte se refermé, signe que Liesel est là. Oh merde. Si près du but. Elle laisse son projet en vrac dans la casserole pour aller chercher deux bières auparavant mise au réfrigérateur, un sourire collé à son visage. Lorsque la silhouette frêle de sa sœur pénètre dans la cuisine, Annika s'empresse de l'accueillir en lui tendant une des bière décapsulée. « Risotto et bières artisanales, j'suis comme une ménagère des années 50, t'as vu ? » les bras en l'air, gesticulante comme à son habitude, elle trinque à la bouteille de la blonde en face d'elle avant d'emmener le breuvage à ses lèvres et d'en prendre une gorgée.   « Comment à été ta journée ? »

that's so us.

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ft. @Annika Van Eijk

tw : aucun.

Cela fait quelques mois qu’elle est en ville, maintenant. Quelques mois qu’elle s’y est installée. Elle a dû tout recommencer de zéro ici, Liesel. Apprendre à connaître une nouvelle ville – même deux, parce que si elle vit à Jericho, elle travaille à Burlington. Apprendre à trouver ses repères, à avoir ses endroits préférés, à savoir où se promener. Tout cela demande du temps, cela n’est pas aisé de se familiariser avec une nouvelle ville. Mais cela n’est pas la première fois qu’elle doit le faire, Liesel. Et cette fois, c’est différent. Si Jericho n’est pas vraiment l’endroit où elle se voyait vivre, elle s’est attachée à cette petite ville. A ses habitants, à son paysage, à son atmosphère. Et puis, elle doit l’admettre, la blonde : c’est plus facile de s’adapter à Jericho, qu’à d’autres villes où elle a pu vivre. C’est plus facile, parce que, très vite, il y a eu Annika. Annika pour la rejoindre, poursuivre ses études dans le coin. Elle en a été ravie, Liesel, même si elle a bien dû lui demander un milliard de fois si elle était sûre. Parce qu’il doit y avoir des coins bien plus sympathiques, surtout pour les étudiants. Mais elle était heureuse que sa sœur s’installe ici. Parce qu’elle savait qu’elle lui aurait manqué, avec la distance. Parce qu’elle est toujours heureuse de l’avoir auprès d’elle, de pouvoir veiller sur elle. Cela l’a aussi aidée à se sentir moins seule. A avoir une attache dans cette ville.
Et puis, il y a eu Arthur, ensuite. Arthur, débarqué un beau soir dans sa vie, un peu par hasard. Arthur, qui l’a bouleversée en tout point, sa vie. Mais maintenant, c’est fini.

Cela fait quelques mois qu’elle est installée à Jericho, aujourd’hui. Elle s’y sent beaucoup plus chez elle. Elle y a trouvé ses marques, Liesel. Ça y est : elle y a son petit train-train quotidien. Alors ce soir, comme d’autres soirs, elle rentre un peu péniblement du travail, fatiguée de sa journée, impatiente de retrouver son chez elle. L’humeur est un peu morose, elle pense encore un peu trop à Arthur. C’est que le revoir régulièrement n’aide pas vraiment. C’est que l’impression d’inachevé la hante encore. Oui, elle est impatiente de rentrer. Sans doute qu’avec Annika, elle pourra un peu se changer les idées. D’ailleurs, elle ne tarde pas à arriver. A garer sa voiture au parking de l’immeuble. A rejoindre ce dernier, puis à monter quatre à quatre les escaliers, sortir ses clés, les tourner dans la serrure. Puis enfin, rentrer. Ce qui attire tout de suite son attention, c’est l’odeur qui flotte dans l’air. Une odeur agréable, délicieuse. Puis la tête blonde de sa sœur ne tarde pas à apparaître dans son champ de vision, lorsqu’elle pénètre dans la cuisine. Tout de suite, Annika lui tend une bouteille de bière décapsulée, annonçant le menu de ce fameux dîner. « Incroyable, je n’ai plus qu’à mettre les pieds sous la table. Qu’avez-vous fait d’Annika van Eijk ? » la taquine-t-elle, en riant. Car elle ne l’embête pas vraiment, Liese : elle est impressionnée des efforts de sa cadette. « Merci. Tu as besoin d’aide pour le risotto ? Ou autre chose ? » Elle ne veut pas la laisser tout faire, surtout pas alors qu’elles mettent un point d’honneur à se partager les tâches ménagères. Bien sûr, c’est un peu différent quand il s’agit de cuisine – mais tout de même, elle serait ravie de l’aider. En attendant, elle porte la bouteille à ses lèvres, pour en boire quelques gorgées. Laisse échapper un léger soupir, malgré elle, à la question sur sa journée – ce n’est pas dirigé contre Annika, loin de là, c’est simplement l’expression de sa fatigue. « Pas trop mal. Il y a eu un client un peu compliqué, mais je m’en suis bien sortie. Je crois. » grimace-t-elle. Ce n’est pas facile tous les jours, d’autant plus que c’est plus ou moins son premier job. Il y a certaines choses qu’elle ne gère pas très bien encore. « Et toi ? Ç’a été, les cours ? » s’enquiert-elle alors, avalant de nouvelles gorgées de sa bière. Bière très bonne, d’ailleurs – elle se demande où sa cadette l’a achetée.