the ghost of you

---

ft. @Anton Van Eijk

tw : claustrophobie - soundtrack

Gamine, elle était du genre perturbée, Annika, de ces enfants qui ne cliquaient nul part, qui avaient pour ami leur psychologue et qui étaient plus souvent seuls qu'accompagnés de leur paires. Elle avait cette blessure d'ancrée en elle. La disparition de l'unique garçon des Van Eijk avait laissée la maisonnée hantée. Hantée des possibilités et de moments qui auraient pu, auraient du. C'est le concept qui l'a tant retenue prisonnière - est-ce qu'il était en sécurité, aimé autant qu'Annika l'aimait ? Elle a passé tant d'années à revendiquer ce foutu loup qu'elle s'est elle-même réduite au silence au bout d'un moment. Marre de voir ces visages à la fois sévères et meurtris rivés sur elle, la dévisageant. Quelle idiote, la gamine. Elle a vieilli dans le désarroi, chaque année lui rappelant que c'en était également une de plus pour son grand frère, loin d'eux. Mais à Nevermore, les loups sont réels et ils ont des prénoms.

Lorsqu'elle est arrivée à Jericho pour rejoindre Liesel, Annika s'est promise de s'établir des règles stricts. De ne plus se permettre le confort de son malheur. De se concentrer sur les cours, sur sa sœur, collecter des preuves concernant Anton et au passage peut-être même se faire des potes. Pour l'instant, on peut difficilement dire que le dernier point est concluant mais elle y travaille. Même dans une université pour outcast, elle reste une outcast. Ironique quand même.

Sillonnant les couloirs de ses baskets, perdue dans ses pensées, elle profite d'une période d'libre dans son horaire pour flâner dans les aires communes de l'endroit. Elle aurait tout aussi bien pu passé ce temps à étudier mais honnêtement, ça l'emmerde, et sa curiosité pour les lieux est plus grande que son envie de plonger son nez dans des bouquins alors elle observe ses alentours. Au tournant du passage, c'est là qu'elle l'aperçoit. Le drôle de garçon en situation évidente de malaise. Blême, on en dirait un vampire. Ça en est peut-être même un, qui sait ? Elle le dévisage quelques instants, perplexe, analysant son comportement. Le bon sens aurait été de partir, humaine vulnérable sur un terrain dangereux, confronté à pt'être un humain, pt'être une créature surnaturelle, mais le bon sens, c'est pas ce qui habite la blonde alors elle s'approche. « Loin de moi l'idée de déranger mais on dirait qu'tu viens de voir un fantôme.. » lui lâche t'elle sur le bout des lèvres. Elle continue de s'approcher, tellement qu'elle lui dépose la main sur l'épaule. « Est-ce que ça va ? » Les traits de son visage laissent transparaitre  sa préoccupation réelle mais également sa curiosité.

the ghost of you

---

ft. @Annika Van Eijk

tw : claustrophobie - soundtrack

Il ne l’avait pas vue venir celle-là. Il pensait qu’il en avait fini avec ces sensations d’étouffer dans ce lieu pourtant si grand. La journée avait bien commencé pourtant, il s’y fait Anton, toujours. Il n’a pas le choix, se voit mal retourner en Allemagne, pourrait pourtant parce qu’il sait que c’était sa meilleure vie. Pas de risque de blesser, pas de risque de se sentir pris au piège par la lune même si c’était totalement le cas. Il déteste ce sentiment là quand il ne peut pas rester dans ces espaces qui resteront clos pour lui même s’ils sont grands, que Nevermore est de ces établissements grands comme il n’en aura jamais vu jusqu’à y mettre les pieds. C’est plus sur pour ceux qui sont dehors qu’il soit à l’intérieur mais cela ne change pas ce qu’il ressent quand il s’échappe du cours. Est-ce plus fréquent depuis que ses sœurs sont-là ? Il n’a pas envie de se poser la question quand il va vers le couloir en s’excusant tant il peut encore le faire. Il se sent fébrile. Les crises ont beau s’estomper avec le temps, elles le laissent bien incapable de raisonner dans un moment où il ne cherche que la sortie qui n’est pas bloquée pourtant. Il n’est pas pris au piège. C’est ce qu’il pense pour se calmer mais rien n’y fait quand une fois un peu plus loin dans le couloir, il s’adosse au mur.

C’est plus facile de faire le vide dans son esprit peu entouré. Il n’est pas introverti pourtant, sait simplement que c’est ce dont il a besoin parfois pour aller mieux dans ces moments-là. S’il va mieux ? La réponse tend vers la négative quand il a du mal à se focaliser l’endroit où il se trouve. C’est une voix qui le tire de sa torpeur quelques minutes plus tard. C’est qu’il a pas entendu, juste fantôme alors c’est vrai qu’il est pas au meilleur de sa forme mais il n’est pas si blême si ? Si oui c’est que c’est pas plus léger, que c’est même tout le contraire quand il reconnait pas Annika en celle qui l’accoste. Il se focalise sur la voix plus que du reste, n’a pas l’impression d’être physiquement la quand il bute sur ce mot. « Pardon ? » Il est pas capable la de parler beaucoup plus, sait que cela prendra quelques minutes pour qu’il se sente un peu mieux, plus présent. Qu’elle lui donne ce temps de se calmer après, il pourra lui répondre que tout ira mieux s’il voit pas ces murs pendant un bout de temps. Il a besoin de sortir.