But maybe you just had nothing on your mind

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Tu ne travailles pas aujourd’hui. Tu serais bien incapable de travailler correctement dans un tel état et tu n’aimes pas de bâcler, d’être de mauvaise humeur parce que la douleur à ta tête ne t’aide pas. C’est épuisant. Tu as l’impression de somnoler, mais que ça fait vingt-quatre heure qu’elle dure et que tu n’es pas reposé pour autant. Elles te fatiguent plus qu’autre chose même si c’est bien quand elles te lâchent enfin, t’es différent dans ces moments là, comme une impression de vivre à nouveau, de ne plus être en stand by d’attendre tout simplement que ça passe comme aujourd’hui. Tu vas bouger pourtant, tu sais qu’il fait assez frais, que c’est tout ce dont tu as besoin et non la chaleur de l’été. La fraicheur de l’hiver fait du bien. Plus c’est froid, mieux c’est. Moins il y a de monde et de lumière, aussi pour le coup tu te vois pas aller marcher simplement dans la rue. Tu n’as pas la tête à faire attention aux autres, de voir ceux que t’apprécies. Tu serais pas d’une bonne compagnie de toute façon.

Ils te connaissent à la pharmacie. S’ils font attention, se demandent si tu ne serais pas devenu accro à ces médicaments, t’es bien content qu’ils ne te posent pas la question à laquelle tu ne saurais répondre. La boisson ne t’aidera pas. Elle ne fera qu’empirer ton état mais tu sais très bien que s’en est pas la cause ces migraines-là, persistantes. Tu aimerais, peut-être, sur que ce serait plus facile à gérer au moins tu saurais ce qui les déclenchent quand tes pas te mènent vers la forêt. C’est un lieu que tu apprécies. Tu t’es toujours senti beaucoup mieux ainsi entouré d’arbres, de plantes que de personnes. D’aussi loin que tu te souviennes, depuis l’adolescence en tout cas tu t’es toujours senti bien mal à l’aise entouré depuis que ce don que tu considères comme une malédiction a pointé le bout de son nez.

La nature quand elle n’a pas sa façon de se montrer violente, te calme. Tu peux rester assez longtemps ainsi dehors quitte à en perdre la notion du temps et même parfois (même si c’est plutôt rare), de ne plus connaitre la direction de ce retour vers la ville. T’es rassuré aussi parce que d’instinct tu dirais que tu te repères plutôt bien, t’as jamais été perdu assez loin, dû demander cette aide pas toujours présente dans ces moments là tellement la forêt te parait dense par moments si tu t’aventures assez loin. Tu t’avances par automatisme, presque. Tu ne sais pas si c’est la migraine ou simplement le sentiment bref de paix que la forêt te procure mais tu fais bientôt bien moins attention à la direction que tu prends. Tu l’ignores mais bientôt t’auras aucune idée de l’endroit où tu peux te trouver comme quand tu décides de te poser sur un rocher, un peu plus en hauteur sans pour autant faire attention de ce qu’il se passe aux alentours. Dans ces moments là et tu le sais, tu peux te montrer bien inconscient de ce qu’il se passe autour de toi. Tu sais simplement que ne penser à rien ou n’avoir rien à penser fait du bien et que tu pourrais bien rester des heures ainsi malgré la fraicheur que tu ressens dans ces moments comme suspendus dans le temps. Il pourrait faire bien sombre avant que tu ne te décides à tenter de retrouver le chemin vers la civilisation.

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Tu apprécies le calme de la forêt pourtant tu n’as connu que la ville, que New-York avant de te décider à venir ici quatre ans plus tôt. Tu rattrapes le temps perdu alors, ce n’est pas pareil ici et Central Park quand tu pouvais t’y rendre, c’est beaucoup plus reposant, moins de monde qui court partout, de famille venant se promener avec leurs enfants. C’est rare quand tu croises quelqu’un en comparaison quand tu es là pourtant t’y es souvent. C’est ce que tu apprécies évidemment tu sais que tu pourrais rester un moment jusqu’à ce que la migraine se calme et si pas tu iras dormir, c’est la meilleure chose que tu puisses faire même s’il n’est pas si tôt, tu crois. Cela fait un moment que tu n’as pas levé la tête vers le ciel qui s’assombrit. Tu sais pas si tu vas rester longtemps perché sur ton rocher mais ça te fais du bien, t’es plus reposé que tu ne l’es jamais dans la ville. Cela dépend des moments à dire vrai, parfois t’aimes bien, t’es un enfant de la grande pomme, tu ne l’oublies pas.

Si tu entends du bruit venant de celui qui arrive un peu plus loin, tu n’y fais pas attention. Une branche pourrait craquer, tu sursauterais, surpris de rencontrer âme qui vive pour une fois dans cette forêt. C’est la voix que tu entends avant de le voir et t’es un peu surpris bien sur mais tu ne descends pas pour autant de ce bout de roche sur lequel t’es bien, t’es plutôt dans l’envie d’y rester à vrai dire. « Je me vide la tête. » C’est une réponse qui ne veut rien dire, tu sais pertinemment que ça va pas l’arranger mais tu n’as pas trop à lui donner de raison de ta présence. Tu tournes la tête dans sa direction comme pour voir à qui tu as affaire, tu ne sais pas au fond qui il est malgré son allure de quelqu’un qui aime de être en forêt. C’est le fusil qui intrigue celui qui n’a pas l’habitude de voir d’arme. « Qu’est-ce que tu fais dans la forêt une arme dans ton dos, t’es chasseur ? » Tu demandes assez curieux, peut-être méfiant aussi. Ca se voit un peu que tu ne pensais pas être si loin, si tard dans une forêt que tu commences à connaitre mais où tu sais très bien que tu ne pourrais pas t’y repérer en t’y enfonçant plus encore.  

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La forêt t’aide beaucoup moins maintenant. Tu vas être forcé de partir, de trouver une solution ou de dormir. Tu sais que c’est la meilleure mais t’es même pas sur d’y parvenir. T’es fatigué pourtant. T’aimerais qu’on te donne une solution alors si tu ne peux pas rester dans la forêt. Dans sa forêt. C’est ridicule. C’est la forêt de personne même si tu sais que c’est rarement prudent d’y rester aussi tard. En plus des loups que tu entends parfois, il y a d’autres menaces comme celle de prendre froid. T’en as lu dans la presse de ces faits d’hivers de personnes mortes d’hypothermie d’avoir trop tardé jusqu’à en perdre leur chemin. La nuit c’est moins facile de se repérer, tu en as conscience mais encore tu ne pensais pas être aussi loin. Le temps a filé vite. Sa réponse te fait rire un peu : il est sympa dans l’genre. « J’vois aucun danger à part le froid. » Mensonge, y’a qu’à le voir avec son arme. Tu fais peut-être partie des inconscients alors mais une balle perdue dans la tête t’empêchera d’avoir mal. Tu n’es pas d’un genre suicidaire pourtant mais c’est plus douloureux que d’habitude, aujourd’hui.

« Je sais, j’ai pas eu la tête à réfléchir. » C’est que l’autre ne peut pas comprendre s’il n’en a pas et tu t’en fous s’il juge quand tu fermes les yeux un moment en te massant la tête.  « J’pensais croiser personne. Faut croire que j’me suis trompé là aussi. » Comme de penser que venir ici ferait partir la douleur. « Aucune idée. » Au moins c’est franc. « J’pensais pas aller si loin. J’voulais juste m’éloigner. Ma tête. Elle avait trop mal de rester en ville. » C’est une façon de dire les choses alors tu sais bien qu’il s’en fout mais comme il voulait une raison plausible à ta présence dans cette forêt, tu t’es dit qu’un semblant de vérité était le moins que tu pouvais faire. « Je risque de tanguer par moments. » Tu préfères prévenir. Ce n’était pas prudent devenir mais tu sais que tu l’aurais refait de la même façon et que tu viendras à nouveau. Cela te fait du bien malgré les dangers et de jour, tu n’as jamais eu aucun problème. Tu n’avais pas prévu de perdre à ce point la notion du temps à rester la tête dans les bras sur ce rocher que tu quittes enfin pour le rejoindre en gardant tes distances l’air de rien. T’as vraiment pas besoin de laisser ses pensées glisser vers les tiennes.

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Tu ne sais pas tant quoi lui répondre, c’est. Compliqué. Les médecins n’ont rien pu trouver mais peut-être alors que tout n’a rien à voir à la médecine. Tu le sais. « J’imagine que t’es pas sujet aux migraines. » Tu sais pas, tu peux pas deviner si quelqu’un a des maux de têtes, migraines, comme tant d’autres choses. Ca fait partie de ce que tu ne peux pas deviner parfois en étant même proche d’eux. « Tout devient agressif, lumière. Le son. Les autres. J’exagère. Parfois ça va. » Et ces fois-là tu ne te sens pas dans l’envie de venir ici pour te calmer. « J’aimerais que ça aille toujours, ça serait beaucoup plus facile à gérer. » D’autant plus qu’elles viennent souvent même si moins qu’avant. Ca a beaucoup aidé que tu ais déménagé, que tu sois moins entouré tout en ne te fermant pas totalement aux autre non plus. Tu aurais pu.

Le froncement de sourcil vient en même temps que la lumière sortie de nulle part que tu n’attendais pas tout en la trouvant logique quelques secondes plus tard. Il fait sombre. « Rien que tu ne devrais savoir. » Tu l’as dit à peu de personnes, tu ne vois pas pourquoi tu devrais le lui dire. « J’vais pas m’évanouir si c’est ce que tu veux savoir. » Ca lui est jamais arrivé, ce serait une première bien dérangeante pour le coup. Tu sais pas tant ce qu’elles entraînent ces migraines de façon récurrentes. Peut-être une maladie qui viendra dans quelques années. Celles-là que l’on tait tant qu’on peut parce qu’elles font peur, sont rarement soignables. Tu recules quand il avance, tu pourras jouer ce petit jeu aussi longtemps qu’il le faudra mais tu sais qu’à un moment tu devras lui dire le pourquoi. Tu sais pas trop mais à sa façon un peu rustre de vouloir t’aider tu sens que tu pourrais lui faire confiance mais tu hésites alors tu prends le dessus sur ton esprit fatigué. « J’suis cap mais je vais avoir besoin beaucoup d'heure de sommeil pour récupérer. » Au moins demain tu as posé un jour de congé, pas sur que tu aurais été d’attaque d’une journée bien remplie au Moon’s Baker.  « Dis-moi, y'a que la nuit ou tu ne veux pas que les gens entrent dans la forêt ou c'est de jour aussi ? » A moins que ça ne soit que de cette partie de la forêt qui l'inquiète le plus. Pour le coup tu ne peux pas le deviner.  

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Tu as un rire amusé malgré la situation et c’est vrai que la solution semble évidente sauf qu’ils n’ont jamais fonctionnés. « Ils fonctionnent jamais. Ils sont bons qu’à t’abîmer l’estomac. » A force d’en prendre trop à espérer qu’ils fonctionnent. « T’as surement raison mais c’est comme ça. Je sais pas si j’ai véritablement conscience quand je bouge, pas que je sois fou ou quelque chose comme ça. » Tu n’espères pas en tout cas, ça compliquerait beaucoup les choses et toi tu veux pas finir derrière quatre mur comme certains bien avant vous dans le lycée de Jericho. « L’envie de bouger quand elle est trop forte. » Plus forte que ton envie propre, peut-être. T’en sais rien, ça fait longtemps que tu cherches plus quand t’as l’envie de bouger à cause de tes migraines. Si ça va mieux maintenant ? Peut-être mais pas autant que tu le voudrais.

« Tu l’prends très à cœur ce boulot dans cette forêt. Si c’est dangereux pour moi ça l’est pour toi et un fusil ne t’empêchera pas de tomber sur trop dangereux pour toi la nuit tombée. » Alors tu t’inquiètes pas mais même en étant préparé, il va pas te faire croire qu’il y est tout le temps dans la forêt à surveiller si des inconscients comme toi n’y sont pas pour veiller à ce que personne n’y soit même si tu comprends pas trop la raison. Elle ne te parait pas dangereuse même si tu te doutes avec toutes les créatures qui existent qu’elle l’est mais ça c’est le monde dans son ensemble. Cette forêt, elle est pas plus dangereuse que le monde en lui-même. Ceux qui y habitent, ces créatures et même des humains comme lui, enfin ces autres là sans pouvoir.

Tu es curieux alors, de savoir qui il est celui qui est devant toi qui s’approche pas plus, ça te rassure. C’est bon tu vas rentrer mais même. Il a pas l’air d’avoir peur pour quelqu’un qui tente de te dissuader ou de te menacer, tu vois pas trop la différence. Trop mal à la tête encore. T’es prudent alors en hochant la tête curieux l’air de rien. « J’peux pas te promettre que je reviendrais pas. » C’est pas comme si tu t’attendais à être aussi loin. « Mais je note. » Et tu feras de ton mieux. « Tu veux vraiment pas qu’on y entre dans cette forêt. » C’est une affirmation plus qu’une question. T’es cureiux, tu le seras toujours. C’est pas pour rien que tu enquêtes avec Tsugumi et Bray et que tu n’arrêteras probablement que lorsqu’il sera trop tard, que les dangers seront trop grands.
 

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Tu hésites à lui dire, d’un côté ce serait plus simple, de l’autre tu le connais pas, pas même son prénom. « Plutôt ouais. » Si tu ne l’étais pas, tu aurais du mal à dire où tu te trouves, probablement du mal à parler, trop envahis par les émotions des autres le plus souvent. « C’est compliqué même pour moi alors j’peux pas vraiment mieux t’expliquer ce qu’il se passe quand ça va pas. » Quand ça va encore moins bien. « Mais la c’est bon, vaut mieux qu’on se dépêche de rentrer. » C’est que tu parles pour deux comme si tu savais mieux que l’autre ce qu’il se tramait dehors la nuit tombée et même de jour parfois. « C’est plus fort que toi quand on parle de la forêt. » Du moins quand il s’agit de veiller à cette dernière comme il le ferait pour ses proches, peut-être.

C’est curieux comme défendre, protéger, semble être ce vocabulaire qui revient souvent chez lui pour la forêt, pour désigner ses crises de migraines comme aujourd’hui. « Oh tout de suite les grands mots. Si ça se trouve je suis champion du monde de Kung-fu. » T’en penses pas un mot ça s’entend au ton de ta voix qui se moque de toi-même. « Tout semble rendre les gens nerveux à Jericho même quand ils ne le montrent pas. » Plus qu’à New-York. C’est pénible surtout quand au début tu ne comprenais pas. Tu commences tout juste à comprendre grâce à Bray et Tsugumi mais c’est plus simple au fond de faire semblant un temps, de penser que tout va bien comme ici dans cette forêt avec lui.

Ils n’étaient pas si loin de Jericho mais de nuit avec la simple lueur de ton téléphone, t’aurais pas fait long feu. Tu lui tends la main quand il te demande ton prénom parce que c’est comme ça qu’on fait non, peu importe le moment et le lieu. « Samuel. » Tu ne vas pas lui demander : il le dira. Et puis si c’est le contraire, t’iras te renseigner pour savoir qui il est ce garde-chasse, s’il en est bien un tiens mais il te semble assez franc pour ne pas mentir sur ça. « J’suis au Moon’s baker si jamais t’as besoin de quelque chose un jour. » Une sorte de merci. Tu espères qu’il ne fonctionne pas par dette parce que tu vois pas trop comment tu pourrais lui rendre la pareille et que c’est son boulot même si tu pourrais promettre de ne plus mettre un pied dans cette forêt, chose que tu ne feras pas.

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Tu aurais pu trouver ce chemin dont il parle sans problème si tu avais eu la tête à chercher mais non t’es allé au plus rapide dans la forêt comme à chaque fois et même si tu sais, tu te doutes que tu feras pareil ces autres fois. Mais tu hoches la tête, tu ne sais pas trop que penser de lui encore et si Loup te fait sourire comme prénom, tu le montres pas. C’est déjà bien de mettre un nom sur une présence plus qu’une personne cela dit. C’est pas toi qui a la lumière, tu saurais même pas dire vraiment à quoi il ressemble, s’il est brun ou si c’est la nuit qui fait ça, donne cette impression. Limite si tu pourrais pas juste dire plus tard qu’il est garde chasse et plus grand que toi. T’es amusé pour la suite. « Ah ben ça dépend des gâteaux. » Pour qu’il ait à demander quelque chose de plutôt fort, c'est qu'ils le seront jamais autant p'etre bien. Tu sais que t’as la bouteille facile quand tu veux plus penser à ces pensées que t’entends plus souvent aussi dans ces moments là mais ce qu’il y a de bien c’est que tu les analyses pas, tu fais comme si elles n’existaient pas, trop alcoolisé surement pour bien y prêter attention. C’est plutôt rare depuis que tu es à Jericho cela dit mais sait-on jamais que tu les entendes aussi fortes qu’à New-York un jour.

« Tu devrais aimer l’Sabayon j’pense. » C’est carrément la base de ce dessert là. Es-tu dans l’envie de parler dessert alcoolisés en pleine forêt ? Peut-être. Ca te fait sourire un peu en fait t’oublies un peu le mal de tête à penser à totalement autre chose. Si t’essayes de pas lui montrer que t’as mal à la main, peut-être. Tu le regardes un peu déconcerté au dernier conseil mais hoche de la tête. Si tu vas l’appliquer tu sais pas trop, tu serais plutôt du genre à trouver un endroit ou te terrer pour attendre que le ou les dangers de la nuit en forêt passent, jusqu’au matin plutôt que de te perdre d’avantage. « J’vais plutôt croiser des doigts pour n’avoir jamais à me perdre. » C’est mieux ouais, vraiment mieux mais tu pourrais pas l’revoir aussi ça tu sais que t’as pas forcément besoin d’être en forêt pour le croiser, peut-être, tu dirais vraiment le contraire si tu devais résumer Loup juste en cet instant quand vos chemins vont se séparer.