ANECDOTES
-001- Emily a de l’eau salée dans les veines. Elle reste éternellement attirée par「 LA MER 」. Elle a grandi sur ses bords, et s’en est rarement écartée. Insulaire sur la côte ouest de l’Irlande, elle a vécu dans les rues denses de Boston, à moins de vingt minutes à pied de l’océan Atlantique. Les vers de Beaudelaire, dès qu’elle les a lus, ont résonné en elle : "Homme libre, toujours tu chériras la mer. La mer est ton miroir, tu contemples ton âme dans le déroulement infini de sa lame, et ton esprit n’est pas un gouffre moins amer.” -002- Élevée dans la religion, la Bible et Dieu ont occupé une partie majeure de sa vie. Elle se rappelle encore de nombreux versets et prières, et les dates de nombreuses fêtes ecclésiastiques. C’est suite à la compréhension de sa nature de Banshee qu’elle a perdu la foi. Les morts ne vont pas au paradis ni en enfer. Dieu n’existe pas. 「 DIEU EST MORT 」. Se dépouiller de tout ce qu’il y avait de religieux en elle a été long, et douloureux. Ses médailles de baptême et de communion ont été vendues pour leur or. Sa Bible jetée à la poubelle à papier. En quête de sens, elle lit beaucoup de philosophie. Epicure, Spinoza, et surtout Nietzsche. Elle apprend à vivre en Amor Fati, l’amour de son destin, savourer sa vie, ses joies et ses malheurs.   -003- Emily est très observatrice. Elle contemple. Elle observe. C’est qu’elle s’assure fréquemment de son contact avec la réalité. Elle a grandi avec sa grand-mère, elle aussi Banshee, que tous croyaient malade, souffrant de troubles mentaux.  Lorsqu’elle-même s’est révélée être une Banshee, ses parents ont cru qu’Emily avait hérité des gènes de sa grand-mère. Diagnostiquée d’anxiété aiguë avec d'occasionnelles hallucinations, Emily a cru pendant des années souffrir de 「 FOLIE 」. Elle sait maintenant que ses cris ne sont pas un trouble panique, et que les esprits qu’elle voit ne sont pas des hallucinations. Mais à étudier dans une université en compagnie de sirènes, de vampires et de djinns, elle se réveille certains matins en se demandant si elle ne serait pas en fait devenue complètement folle. C’est en marchant des les rues de Jericho, en compagnie de quelques normies qu’elle se rassure.   -004- A 17 ans, dans la bibliothèque de son lycée, Emily est attirée par le nom d’un auteur, qu’elle ne connaît pas, mais dont le patronyme l’interpelle. “Lovecraft”. Il s’agit de nouvelles. Avec un nom pareil, elle s’attendait à de la romance, ou du drame. Sans lire la quatrième de couverture, elle lit la première page. “Ce qui suit, je l’écris dans un état mental encore passable, même si demain je n’existerai plus.” La première phrase la happe, la marque à tout jamais. Elle lit toutes les nouvelles en quelques heures. A la fin de l’année, elle aura lu l’intégralité des œuvres de 「 HOWARD PHILIP LOVECRAFT 」et les relira à  maintes reprises au fil des ans. Les terribles dieux, Cthulu, Azathoth, lui semblent bien plus réel que celui de son enfance. Elle qui s’était souvent posé la question, comment peut-on tout savoir, connaître l’éternité, comment un esprit peut-il seulement imaginer “des siècles des siècles”? Lovecraft lui donne sa réponse. On ne peut pas. Les protagonistes, face à ces dieux, deviennent immanquablement fous. Elle aime ces dieux scientifiques, venus de l’espace ou des tréfonds inconnus de l’océan, révélés par l’étude de l’histoire, des langues ou des étoiles, comme de la musique. “Les sciences, chacune s’évertuant dans sa propre direction, nous ont jusqu’à présent peu nui. Un jour, cependant, la coordination des connaissances éparses nous ouvrira des perspectives si terrifiantes sur le réel et sur l’effroyable position que nous y occupons qu’il nous restera plus qu’à sombrer dans la folie devant cette révélation” Emily trouve entre ses pages un exutoire, une catharsis.   -005- Libérée de ses préjugés moraux, son passif médicamenteux aidant aussi probablement, il arrive qu’Emily ait une consommation excessive d’ 「 ALCOOL 」. Elle n’hésite pas non plus à expérimenter certaines 「 DROGUES 」. Fantasme de certains auteurs et écrits, besoin  de fuir ses visions, simple plaisir, les raisons sont multiples.  -006- Quand elle ne lit pas, un de ses autres passe-temps est de jouer aux 「 ECHECS 」. C’est son frère William qui lui a appris à jouer, et ils ne manquent pas de faire une partie ensemble chaque fois qu’ils se voient. Depuis son arrivée à Nevermore, Emily s’est inscrite au club d’échecs, où elle a rencontré son nouveau colocataire, Willow. Les échecs lui permettent de concentrer ses idées lorsque quelque chose la trouble et que même ses livres ne lui suffisent plus pour s’échapper. Elle peut jouer à toute heure du jour et de la nuit, contre elle-même s’il le faut. Elle a toujours sur elle : son livre, son carnet de note, et un mini-jeu d’échecs prêt à être dégainé à la moindre occasion. -007- Née dans une fratrie de quatre, Emily n’est pas habituée à la solitude, ni a avoir beaucoup d’espace pour elle. Dans leur minuscule cottage irlandais, puis dans leur appartement de Boston guère plus grand, il n’y avait pas une pièce où elle pouvait être 「 SEULE 」. C’est pourquoi dans l’appartement des Sonh, elle ne reste pas longtemps dans les espaces communs, mais savoure le 「 CALME 」 de sa chambre, nouveau luxe pour elle. -008- Emily a un penchant assez poussé pour l’「 ASTRONOMIE 」et si la météo s’y prête, elle ne manque pas d’observer les grands événements des étoiles. Eclipses, nuits de météore, conjonctions de planètes. Ephémères et éternels à la fois, insignifiants car sans conséquences sur sa vie, et pourtant grandioses, la ramenant à son échelle minuscule dans l’univers. -009- Ses parents n’ont jamais eu beaucoup de moyens. Emily a du prendre un emprunt étudiant pour s’inscrire à Nevermore, et travaille pour payer ses loyers (heureusement, très raisonnables grâce à la fratrie Sonh.) Depuis un peu plus de deux ans, elle est 「 BARISTA 」au Jericho’s Tavern. Elle s’est petit à petit prise à s’amuser à faire du Latte Art, puis s’est lâchée à Halloween : fantômes, citrouilles, squelettes. Puis a continué à les faire, même après noël, même à la St Valentin. C’est comme ça qu’elle est connue chez les normies, la weirdo qui fait des scary latte art à Jericho’s Tavern. -010- Irlandaise, sa patrie d’origine lui manque parfois, surtout d’Octobre à Décembre. Pour autant, elle déteste qu’on lui en parle. La plupart des américains n’en connaissent que des 「 CLICHES 」. Elle en a assez qu’on lui parle des pubs, des leprechauns et des trèfles. Elle aimerait trouver quelqu’un qui lui parle de hurling, de fine bruine, et qui lui dise “comment ça va?” au lieu de juste “bonjour.”